La bonne nouvelle, c’est qu’on a survécu aux multiples micro-esthétiques de 2023! De la tendance ‘pantless’ à l’absence de logos tape-à-l’œil sur des accessoires hors de prix (oui, on parle ici du luxe discret), en passant par les rubans qui ornent absolument tout en ce moment. Et tout ce qui est rose vif.
C’est maintenant le moment de garder le cap vers l’avant. Plongeon dans le tarot de la mode pour voir ce qui nous tentera au cours des 12 prochains mois. Bonne année à tous, et on se revoit de l’autre côté du calendrier!
Des paillettes et de la brillance pour tous les jours
Si on pense que les paillettes sont uniquement réservées au réveillon du Nouvel An, il faudra fermer la porte sur cette idée lorsqu’on s’habillera pour la dernière réception de l’année. Voici notre prédiction: l’éclat persistera.
En 2024, tout ce qui brille se portera au quotidien. Cela aura pris quelques saisons, mais on peut enfin voir cette idée prendre son envol lorsqu’il s’agit de choisir une tenue de bureau, pour aller s’entraîner, les sorties décontractées et, bien sûr, les 5 à 7. On n’a qu’à voir ce qui s’est passé côté loungewear avec la collab flashy entre Skims et Swarovski.
Évidemment, il ne s’agit pas d’être entièrement recouverte de glitter.
Mais une veste surdimensionnée en paillettes sur un jeans, ou un sac à main diamanté avec un survêtement tout noir vont nous propulser avec élan avec un look à la fois glam et décontracté. Car les accessoires sont une catégorie où l’on peut miser sur la brillance sans retenue. Quelques idées : des ballerines rehaussées de pierreries, des bottes chaussettes en résille ornée de cristaux, et même des robes en crochet nimbées de brillance. Oui, ça se fait. Et elles seront splendides sur le sable, en juillet.
Indie Sleaze
Autre style à prévoir, le Indie Sleaze nous ramènera au début de l’an 2000, dans cette période qu’on veut absolument revisiter pour revivre des moments mode forts comme les survêtements Juicy Couture et les jeans à taille ultra-basse.
Le mood plus sombre en beauté et mode a pris son envol avec la redécouverte du maquillage grunge et le retour de la coupe mullet, l’été dernier. Mais le prochain jalon est l’habillement. On s’attend donc à un retour des robes transparentes et des nuisettes en biais, mariées à de jolis cardigans en mohair et des petites laines. Et des collants. Et des chaussures babies.
La fourrure? On aurait pu penser qu’elle avait laissé sa peau derrière en cette ère végane, mais un coup d’oeil rapide dans les friperies et les boutiques vintage permet de constater un débordement d’enthousiasme pour les manteaux de fourrure de grand-mère en vison ou renard qu’on porte, tels quels, un peu trop grands et élimés. Pour bien s’assortir au vernis écaillé et un smoky eye profond. On s’essaie?
L’ultra-féminin
Dans la foulée Barbiecore, de l’esthétique coquette, du balletcore et même du cottagecore (ce style est en train de devenir un peu un classique en termes d’esthétiques de niche, ayant encore beaucoup d’endurance même après trois ans), on voit poindre un nouveau style ultra-féminin.
Un retour en réaction à la mentalité #girlboss des années 2010 où, à l’autre extrême du pendule, la copine au foyer ou même la mère-épouse ultra-traditionnelle, qui dans certaines incarnations, devient le modèle pour la tendance lobotomycore. On y reviendra.
Appelons un chat, un chat… La pandémie a tout chamboulé, et presque tout ce qu’on voit aujourd’hui en mode, beauté et style de vie n’a plus rien à voir avec le monde tel qu’on le connaissait auparavant.
La dentelle, les tissus veloutés, les imprimés floraux, l’organza, le taffetas, les petits coeurs et les pastels poétiques sont bien présents. Et beaucoup d’entre eux se présentent en superpositions. C’est l’esprit anime conjugué avec l’esthétique Marie Antoinette selon la vision de Sofia Coppola. C’est joli, douceâtre, et évoque avec ferveur une idée de la féminité rétro, en totale contradiction avec l’époque IA dans laquelle on évolue.
Moments surréalistes
L’art surréaliste, essentiellement le rejet d’une réalité sinistrée, est né des cendres de la Première Guerre mondiale, il y a cent ans, comme réponse artistique au conflit, au chaos et à la douleur d’une société. Libérer l’inconscient et faire exploser le monde onirique, dépourvu de toute logique, ont ajouté une note humoristique et bienfaisante absolument nécessaire dans la peinture, la sculpture et la littérature.
Dans les années 1940, l’aristocrate italienne Elsa Schiaparelli, devenue styliste de mode a, elle aussi, joyeusement adopté des éléments du surréalisme dans la création de ses vêtements.
Et devinez quoi? Cet esprit est très présent dans la mode du moment, alors que notre monde fait face à des jours plus incertains que jamais. Pas d’explication nécessaire.
Il suffit de se rappeler que la mode offre une échappatoire face à une sombre réalité, et ce sont précisément ces touches surréalistes dont on a grand besoin. Pas étonnant que la maison Schiaparelli soit de retour en force, sous l’oeil vigilant du très talentueux créateur américain Daniel Roseberry.
On s’attend à une montée de moments forts surréalistes et ironiques en mode, dans les mois à venir. Ça tombe bien, on a tous envie de jouer!
