Si l’époque où une femme devait attendre qu’un homme lui offre une bague en diamant est révolue (adieu le patriarcat!), l’évolution des mentalités est-elle également en train de passer des diamants naturels extraits des mines à ceux produits en laboratoire? Coup d’oeil sur ce qui se passe dans l’univers scintillant des bijoux en diamant.
Bijoux comme symboles d’indépendance
Aujourd’hui, les bagues de diamants et les bijoux marquant un événement important demeurent des symboles forts de l’amour. Mais les mentalités évoluent. La bijouterie fine représente désormais aussi l’estime de soi, qui passe par le pouvoir et l’indépendance. Ce n’est plus un secret: les femmes s’achètent elles-mêmes des articles de luxe avec leur argent durement gagné à leur réussite professionnelle.
L’industrie du diamant le sait, comme l’indique la récente campagne «For Me, From Me» de 2019. Les bagues en diamant pour la main droite (celles que les femmes s’achètent elles-mêmes et que l’on appelle aussi les «bagues de pouvoir») font partie de cette tendance émergente pour commémorer une grande étape comme l’obtention d’un diplôme universitaire, une promotion au travail, l’achat d’une maison, le lancement d’une entreprise ou un anniversaire important, tout en étant des symboles d’indépendance et d’influence. L’achat de bijoux en diamant par les femmes représente un tiers de toutes les ventes de bijoux en diamant en Amérique du Nord, dans un marché qui a augmenté de 97 milliards en 2021 à 551,91 milliards de dollars en 2022, à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 9,5 %.
Bien qu’impressionnants, ces chiffres ne représentent que les diamants traditionnels, extraits des mines. Les statistiques pour les diamants créés en laboratoire sont également en pleine croissance. Pourquoi ? Le marché ne cesse de gagner du terrain en raison des inquiétudes suscitées par les diamants dont on ne connaît pas vraiment l’origine ou non éthique. Dans la dernière année, les ventes de bagues de fiançailles serties de diamants créés en laboratoire ont augmenté de 63%. Durant la même période, celles avec des diamants naturels ont vu leurs ventes diminuer de 25 %. De quoi réfléchir…
Le luxe d’origine éthique
Les diamants produits en laboratoire attirent principalement les Gen Z et les milléniaux, en raison des inquiétudes que suscite la protection de l’environnement et la recherche d’alternatives durables en matière de mode et d’accessoires pour ces deux générations.
Contrairement aux zircons et à la moissanite, qui ne font que simuler le diamant, les diamants actuels produits en laboratoire ont des caractéristiques physiques, chimiques et optiques identiques à celles des diamants d’extraction naturelle. La seule différence est qu’ils sont produits en laboratoire selon un processus accéléré, au lieu des milliards d’années (oui, des milliards!) nécessaires à la terre pour transformer le carbone en formations cristallines scintillantes que l’on taille et polit pour les porter comme parures.
Groupe RSL, une entreprise québécoise, est la première au Canada à produire en laboratoire des diamants qu’elle commercialise sous forme de gemmes à gros carats pour le marché de la bijouterie haut de gamme.
Aujourd’hui, la plupart des diamants cultivés en laboratoire sont créés à l’aide d’un procédé appelé disposition chimique en phase vapeur (CVD). Un diamant brut est produit atome par atome, couche par couche, à partir d’une «graine» de vrai diamant dans un environnement contrôlé où l’on recrée le même procédé de croissance naturelle du diamant dans une mine. En quelques semaines, on obtient un diamant en carbone pur, identique à celui qui serait extrait d’une mine.
Tout comme les diamants naturels, ces diamants bruts sont ensuite taillés, polis et calibrés exactement comme tous les diamants extraits des mines. Il en résulte de magnifiques pierres précieuses de diverses tailles avec de superbes couleurs chatoyantes (dont même le très convoité diamant rose) qui sont ensuite utilisées en haute joaillerie.
Contrairement aux diamants extraits de mines, dont l’origine est parfois douteuse, les diamants de laboratoire sont des pierres précieuses socialement responsables, de la plus haute qualité, pureté et rareté, dont l’impact sur l’environnement est pratiquement nul. Et comme leurs homologues naturels, les diamants de laboratoire peuvent également être certifiés par un organisme indépendant, tel que l’IGI (International Gemological Institute), afin de vérifier les propriétés de la pierre telles que le carat, la clarté et la taille.
En ce qui concerne les prix, un diamant rond d’une belle brillance produit en laboratoire d’un carat, coûte entre 2 000 et 3 000 dollars. En comparaison, un diamant naturel d’un carat, également, se vend entre 7 000 et 9 000 dollars.
Où les acheter
Les consommateurs recherchent de plus en plus des solutions de rechange aux diamants extraits des mines traditionnelles, et les marques répondent à la demande. Par exemple, Pandora, le plus grand détaillant de bijoux au monde, lançait récemment une nouvelle collection de bijoux en diamants créés en laboratoire dans ses magasins à travers le Canada.
La chaîne People’s Jewellers propose aussi désormais un grand assortiment de bagues de fiançailles et de bijoux pour la mariée fabriquées avec des diamants de laboratoire. Certaines sont même signées par de grands noms comme comme Vera Wang, une designer bien connue dans le créneau des robes de mariées haut de gamme.
Au Canada, l’offre s’enrichit, avec de plus en plus de bijouteries haut de gamme qui proposent des diamants de laboratoire, comme Luxury Diamonds à Vancouver, Polar Diamonds à Edmonton et Ecksand à Montréal. Mais peu importe le type de bijoux que l’on veut, un diamant est éternel. Même s’il est fabriqué en laboratoire.
